Le Laser émet un faisceau de lumière à haute énergie traversant la peau pour atteindre le follicule pileux. La lumière Laser est spécifiquement absorbée par la mélanine et est transformée en chaleur qui détruit le follicule pileux tout en laissant intacte la peau environnante.
Le principe de l’épilation repose sur l’absorption du rayon laser par une cible appelée “chromophore”, ici la mélanine. Cette absorption d’énergie lumineuse dans le poil et jusqu’au bulbe pileux provoque son échauffement et sa destruction. Il n’y a alors plus de repousse possible.
Le cycle pilaire est constitué de phases actives et de phases de repos, un cycle complet pouvant durer de 2 à 6 ans. Lorsque le bulbe sécrète le poil, en phase active ou “anagène”, il contient de la mélanine et sera donc chauffé et détruit par le rayonnement Laser.
Dans les autres phases du cycle (télogène/catagène), le bulbe contient peu ou pas de mélanine et il ne pourra donc plus être détruit.
Seulement 15 à 20% des bulbes sont en phase active et contiennent de la mélanine, ce qui explique qu’il faille 6 à 8 séances pour obtenir le résultat définitif, d’où le terme de « dépilation progressivement définitive ».
Les durées des phases du cycle pilaire sont variables, elles dépendent de la zone, de l’âge, de la saison etc, et varient aussi d’un individu à l’autre.
Tous les bulbes ne sont pas engagés dans un cycle, ils peuvent être au repos pendant des années et ne pourront donc être détruits que lorsqu’ils auront entamé un cycle et seront en phase active. Les variations hormonales (grossesse, ménopause etc) vont avoir une influence majeure sur le déclenchement de cycles pilaires. Cela explique qu’il faille faire des séances d’entretien à des intervalles variables.
Plus la peau est claire, plus le poil est foncé, plus le traitement sera efficace.
Le laser d’épilation cible la mélanine du poil pour le détruire… afin d’éviter de bruler la peau qui contient aussi de la mélanine, une classification selon le phototype est utilisée.
Le phototype correspond au classement de la peau selon sa réaction à l’exposition solaire.
Afin d’adapter les réglages de la machine laser à votre type de peau, il est habituel d’utiliser la classification des phototypes de Fitzpatrick.
Les Lasers alexandrite (755 nm), dont le rayon est fortement absorbé par la mélanine, sont contre indiqués pour les phototypes 5 et 6, il faut utiliser les lasers diode ou mieux, un laser Nd-Yag (1064nm).
Les types de peaux :
Phototype 1 : regroupe ceux qui brûlent, mais ne bronzent pas (albinos, roux et blonds pâles avec yeux clairs ou foncés).
Phototype 2 : regroupe ceux qui brûlent et bronzent avec difficulté (blonds aux yeux clairs, parfois individus avec cheveux et yeux foncés, mais peau laiteuse).
Phototype 3 : regroupe ceux qui brûlent, mais qui finissent par bien bronzer (châtains ou bruns avec yeux foncés, plus rarement blonds aux yeux bleus).
Phototype 4 : correspond à ceux qui bronzent sans jamais brûler (cheveux et yeux bruns avec la peau mate).
Phototype 5 : regroupe les Asiatiques mats, les Méditerranéens et les métis.
Phototype 6 : regroupe les Noirs d’Afrique et d’Amérique, les Aborigènes australiens et les Indiens du sud de l’Inde
C’est mieux de traiter les femmes après 20 ans et les hommes après 30 ans… question de pilosité terminale:
Les poils “terminaux” se développent à partir du duvet, sous l’action des hormones sexuelles. Cette pilosité terminale, en plus des zones génitales et axillaires, va recouvrir les jambes et les avant bras chez la femme; puis les cuisses, les bras et le tronc chez l’homme (et bien sur la barbe). Malheureusement cette pilosité terminale, en particulier chez l’homme sur le torse et le dos, s’acquiert tout au long de la vie… ces zones “tardives” sont donc une indication délicate car il y aura toujours de nouveaux poils qui vont nécessiter de nouvelles séances.
- un test préalable peut être réalisé sur une petite partie de votre peau, si nécessaire
- raser la surface à traiter la veille pour plus d’efficacité et éviter des micros brûlures dûes à l’incandescence des poils longs,
- le patient et l’opérateur porteront une protection oculaire,
- une pièce à main émettant le faisceau Laser sera déplacée sur la zone à traiter, en prenant soin de passer partout, sans superposition de tirs,
- un système de refroidissement est couplé au tir Laser afin que la séance soit la plus confortable possible,
- après la séance, la peau peut rester rouge pendant quelques heures, un petit œdème à l’emplacement des bulbes détruits est normal,
- la peau sera hydratée en fin de traitement et plusieurs fois par jour pendant 48h,
- le traitement peut durer de quelques minutes à plus d’une heure en fonction de l’étendue de la zone à traiter.
- pour preserver l’efficacité des séances, il ne faut plus utiliser de pince à épiler, de cire, ni subir une électrolyse, dans les 6 semaines précédant le traitement.
Précautions et contre-indications
Brulures:
Afin d’être le plus efficace possible la machine est réglée le plus fort possible, mais sous le seuil de brûlure.
Malgré toutes les précautions (puissance augmentée progressivement et adaptée au type de peau), une brûlure peut survenir.
La peau restera rouge plus longtemps, puis des tâches brunes vont apparaître, laissant ensuite la place à des taches blanches qui disparaitront lors des bronzages suivants. Le cas échéant, exposer la peau au soleil permettra de raccourcir la durée de présence de ces taches plus claires.
Ce risque est plus important à l’automne, lorsque l’on pense que tout le bronzage a disparu et que ce n’est pas tout à fait le cas et lors des premières expositions solaires au printemps.
Stimulation:
Sur les zones mélangeant poils et duvet, le poil sera détruit mais le fin duvet ne contenant pas assez de mélanine résistera et pourra être stimulé… il sera alors transformé en poil qui nécessitera un nombre plus important de séances pour être traité… Ces zones devraient donc être évitées.
Selon les données actuellement disponibles, les groupes les plus à risque de développer cette réponse sont les femmes méditerranéennes, du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud traitées au visage et au cou.
Taches pigmentaires:
Il peut arriver que le laser provoque une inflammation de la mélanine superficielle avec apparition de tâches plus foncées ou plus claires… Cet effet est imprévisible, rare, et rentre en général dans l’ordre progressivement.
Ces différents effets secondaires, heureusement très rares, seront le cas échéant pris en charge au cabinet.
Précautions et contre-indications :
- L’absence de mélanine dans le poil est une contre-indication : les poils blancs ou blonds, ainsi que les poils roux ne peuvent etre traités car la mélanine est différente. Seule l’épilation électrique sera efficace.
- Les troubles de la cicatrisation : le risque de brûlure existe, même si le médecin prend toutes les précautions nécessaires… une cicatrisation anormale, en cas de brûlure, laissera donc une trace plus importante.
- Diabètiques non équilibré : risques de retard de cicatrisation et d’infection en cas de brûlure… il vaut mieux retarder le traitement laser.
- Troubles de l’immunité (et médicaments immuno-suppresseurs) en phase aigue: à cause des risques majorés d’infection en cas de brûlure.
- Infections cutanées en cours sur les zones à traiter… même raison ;
- Prise de substances qui augmentent l’activité de la mélanine (produits de bronzage, carotène, compléments alimentaires, autobronzants) et risquent de provoquer des brûlures même avec un réglage du laser adapté au phototype du patient .
- Certaines formes d’épilepsie déclenchées par les flash lumineux (dans ce cas il est possible d’utiliser une protection/masque opaque).
- Toute surface tatouée sera évitée pour ne pas provoquer de brulure dûe aux pigments du tatouage et pour ne pas détruire ce dernier… il est donc judicieux de prévoir une épilation définitive avant de procéder au tatouage, ce qui améliorera le rendu de ce dernier.
- Antécédent de mélanome.
- Certaines maladies de peau pouvant être aggravées par la lumière :
les porphyries, la pellagre et les troubles du métabolisme du tryptophane, les lucites, l’urticaire solaire, la dermatite actinique chronique, les photodermatoses printanières, le prurigo actinique, la phénylcétonurie, le xeroderma pigmentosum, quelques maladies génétiques rares, le lupus, les pemphigus et les pemphigoïdes, l‘érythème polymorphe, l‘herpès, certaines dermatoses virales, le psoriasis, le pityriasis rubra, la dermatite atopique.
- Les grains de beauté ne sont pas une contre-indication, ils seront masqués par le médecin pour les plus gros au moyen d’un crayon blanc.
Enfin, comme souvent en médecine et toujours en médecine esthétique, par principe de précaution, la femme enceinte et/ou allaitante se verra proposer d’attendre la fin de sa grossesse/allaitement pour traiter ses zones pileuses.
Malgré une technique éprouvée et l’utilisation d’un appareil fiable et performant, l’efficacité peut quelques fois être prise à défaut, sans explication évidente à ce jour.